L’Islam menaçant ? Ce que le sondage révèle et cache...

L’Islam menaçant ? Ce que le sondage révèle et cache...

Selon un sondage publié mardi par le quotidien français Le Monde, au moins 40% des Français et des Allemands déclarent que l’islam représente "plutôt une menace".

Selon ce sondage, 42% des Français interrogés considèrent les musulmans "plutôt" comme une menace. Dans ce sondage, les musulmans, sans considération du pays, et sans faire dans le détail, deviennent un objet d’étude qui permet que les langues se délient sans gène.

42% des Français qualifient l’Islam de menace. Qu’est-ce que l’Islam dans la question posée aux sondés, et à quoi se résume-t-il à leurs yeux ? N’est-ce pas la religion des terroristes du 11 septembre, et des suicidaires en Iraq et plus récemment en Egypte ?

Les français interrogés considèrent pour 42% d’entre eux, que les musulmans sont une menace. Doit-on en conclure que sur les 42%, zéro pour cent sont musulmans, sinon seuls des musulmans français mal dans leur peau, au point de se considérer menaçants, ont participé au sondage ?

Quelles réponses attendrait-t-on de Français, abreuvés à longueur de journée, d’informations mêlant l’Islam à tous les conflits du monde, faisant de cette religion la source de tous les maux ? Quelles réponses attendrait-t-on de citoyens qu’on a travaillé au corps pour voir dans les femmes voilées une cinquième colonne, dans les femmes en burqa, une épidémie qui risque d’envahir notre pays, dans les prieurs en mal de mosquées, des soldats belliqueux, et dans les minarets une dénaturation de la francité de notre architecture ?

Les sondages ne sont jamais innocents, bien que nécessaires. Le politique les manipulent, et le médiatique en influence la portée et les résultats.

A quoi doivent s’intégrer les musulmans aux yeux de certains ?

C’est bien clair ; aux idéaux de la République. La liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité…

Sauf que, pour les ennemis de la diversité, et ils ont matière à se régaler par les temps qui courent, cette liberté ne suppose pas que la femme ait le choix de s’habiller comme elle, et elle seule, l’entend. Cette égalité ne voit pas d’un mauvais œil les discriminations à l’embauche frappant plus les khadija que les Jennifer, et cette laïcité déteste les minarets mais comprend que la France est quand-même la fille aînée de l’église…

L’intégration, thème récurrent, souvent évoqué dans une vision paternaliste, sinon orgueilleuse, devient un impératif dont les contours restent flous.

Il est encore en France des personnes qui voient d’un mauvais œil le français musulman qui fait ses cinq prières, jeûne le mois de Ramadan, refuse de boire de l’alcool et de manger le porc. Il serait mal intégré, voire dangereux.

Aujourd’hui, à la femme de ménage qui gardait son fichu sur la tête dans les couloirs de l’université, prend place la femme libre d’esprit, doctorante et qui s’affirme en étant fière de sa francité. A croire que c’est là que réside le problème.

Beaucoup de musulmans refusent aujourd’hui, de rester dans la position de l’assisté, à qui on doit encore faire des leçons sur la liberté et l’égalité. Ils refusent cette posture, comme ils passent outre la tentation de la victimisation, parce qu’ils ne sont plus les colonisés d’hier. Mais il en va de la responsabilité de ces musulmans et de tous les musulmans, de lutter contre les préjugés, de dissiper les peurs et déconstruire les discours de haine.

Il en va de leur responsabilité et de la responsabilité des justes de tous bords, de promouvoir l’idée selon laquelle la France compte parmi ses patriotes, des musulmans. Cette idée peine encore à être intégrée. Le jour où elle le sera, beaucoup des sondés seront intégrés à la France d’aujourd’hui, véritablement libre, et fraternelle...